Voilà un livre qui sommeillait dans ma PAL depuis je ne sais combien d’années. Il m’avait été offert en raison de son titre. C’est peut-être cette anecdote qui me l’a fait plus ou moins – mais jamais tout à fait – oublié. Il y a deux jours je l’ai vraiment ouvert, et puis je me suis assise et avec William j’ai plongé, dans sa banlieue pourrie où chacun rêve d’évasion à sa façon, derrière les façades tristes au coin desquelles on peut tomber sur les flics. J’ai vu sa douceur : le regard qu’il pose sur le SDF quand plus personne ne semble le voir, la promesse au vieil Antoine, et puis son amour pour Véro. Mais Véro, elle aime aussi l’héroïne. Et William n’a plus envie de partager.
Comment parler de ce récit à la fois court et d’une si grande densité ? Le trait de Baudoin imagine des contours mouvants à ce personnage touchant. La tête comme prise dans une cage, William se confond parfois avec ce qui l’entoure, comme si son quartier tout entier le contenait, le contraignait. Il se fond dans les rencontres aussi. Il s’imprègne de la douceur ici, d’une sensation de liberté là. Parce qu’il aime à croire, William, malgré tout ce qui se dresse, malgré tous ceux qui le pressent, qu’ « y’a pas des prisons partout ». Alors sa liberté, il va se l’offrir.
Un superbe petit récit graphique où se déploie tout le talent d’Edmond Baudoin quand sous son trait sombre naît une incroyable poésie.
Véro d’Edmond Baudoin. Editions Mécanique Générale – Les 400 coups/ 2005 (1ère édition en 1998 chez Autrement) – [épuisé]


Intéressant, je ne connais ni le titre, ni l’auteur, ni l’éditeur !
J’ai précisé qu’il était épuisé (je m’en suis rendue compte après lecture et rédaction de chronique). Alors, au détour d’un passage en médiathèque, qui sait…
Voilà qui a l’air chouette, mais s’il est épuisé cela risque d’être difficile de mettre la main dessus 😉
Oui je m’en suis aperçue en faisant quelques recherches, notamment pour la couv mais il est peut-être encore trouvable en médiathèque.
La couverture ne m’aurait pas du tout attirée… Mais pourquoi pas ?
Je crois qu’elle me faisait un peu le même effet… 😉 mais je trouve le pouvoir d’évocation graphique de Baudoin extrêmement fort.
J’aime ce que tu en dis mais les dessins me font froid dans le dos…
Le dessin est particulier, très sombre (ce qui n’est pas pour me déplaire) c’est vrai. Le traitement graphique du personnage principal est vraiment intéressant mais je comprends tout à fait tes réticences.
La couverture ne m’attire pas du tout mais j’aime ce que tu dis de l’intérieur et de la puissance du dessin
J’ai vraiment trouvé extrêmement expressif et parlant, au-delà des mots prononcés par le personnage. L’impression d’avoir accès aussi à son intériorité. C’est troublant et très intéressant.
merci pour la découverte, ça l’air très fort
J’ai été surprise de ce que ces dessins dégagent : un trouble et une grande poésie.
J’aime beaucoup le graphisme
Cet album est vraiment très intéressant graphiquement, notamment le traitement du personnage de William.
Le graphisme me plait beaucoup… par contre, s’il est épuisé, bonne chance pou rle trouver ici!
une belle découverte dis donc!
oui tout à fait ! Dire qu’il sommeillait depuis si longtemps au fin fond de ma PAL.
je passe mon tour, tentée par rien hihihi
ça arrive, je le comprends tout à fait.
Pas franchement tentée par le dessin, mais il ne faut jamais dire jamais, non ?? 😉
Tout à fait ! 😉
Comme Natiora, je ne connais ni la maison d’édition, ni l’auteur, ni cette bd!
Ce sera donc une belle découverte si je tombe dessus;
Comme je l’ai précisé, c’est malheureusement épuisé alors il va falloir aller zieuter en médiathèque ou bouquinerie. Je connaissais Baudoin, certains de ses dessins sans avoir jamais lu de BD de lui. Son trait dégage vraiment quelque chose (en tout cas, ça marche sur moi).
A piocher éventuellement en bibliothèque donc ! 😉 Un trait intéressant en tous les cas.
Oui les dessins ont une grande force.